Ô tu es lumineux, mon jour encore à vivre !
Ton nimbe prend mesure à l’aune de mon front.
Dans la forêt humaine éclate ma chanson :
« Je veux d’une seule étoile baiser les lèvres… »
Ma jeunesse brilla, plus droite qu’une lance,
Et ses rêves n’ont eu de cesse de fleurir.
Ma bouche soupirait parfois : « Je vais mourir... »,
Mais j’avais un vaisseau sur chaque mer immense.
Puis le soir est venu, et une peur me frôle
A voir mon cercueil qui pousse dans le jardin.
Quelqu’un viendra sans doute ici un jour prochain,
Contempler, silencieux, l’airain de mes épaules...
Magda Isanos (1916-1944)