Ne viens pas quand l’ombre grandit
Vers ces horizons qui se perdent,
Quand, gorgé de pourpre blafarde,
Tout le ciel expire et flétrit.
Je voudrais fuir mon autrefois,
Dont les spectres blêmes, farouches
Tournoient comme un essaim de mouches
Et de souffrance autour de moi.
Hélas ! mon mal va crescendo,
Et, quand s’avance la nuit noire,
Sans faire de bruit la mémoire
Revient s’abreuver au point d’eau…
Alice Călugăru (1886-1933)