Poursuivie par les cris de l’océan lugubre,
Vers le bois j’ai couru au hasard, cœur battant.
Un bruissement sur les feuilles mortes d’octobre…
Peut-être était-ce la nouvelle que j’attends ?
Sous l’ombrage inquiet, tremblant comme une lèvre,
Palpitaient des chants de désir, chants superflus…
O âme éteinte avant d’avoir jamais pu vivre,
Ce qu’ils voulaient te dire, tu ne le comprends plus !
Il me faudra quitter ces bois qui me dégoûtent
Et, muette, marcher vers les muets confins,
Mais je verrai toujours, au détour de ma route,
La souffrance, le mal qui me ronge sans fin.
Ana Conta-Kernbach (1866-1921)