Sereine, au long du fjord, s’avance en divaguant
Une langue de mer jusqu’au pierreux rivage,
Mais dans les profondeurs ses courants se partagent,
Sans cesse travaillés par un muet ouragan.
Mon âme s'apparente aux froides eaux des fjords :
Elle est toute douceur en surface, et personne
Ne voit que là-dessous, secrètement, bouillonne
La tempête dont nul ne dompte les accords.
Vintilă Paraschivescu (1890-1965)