Fiancé beau comme une femme,
Boucles de cheveux incendiés,
C’est Mercure qui accompagne
Ton retour par de longs sentiers.
Dans ce soir aux lueurs obscures,
Quand soudain mon cœur se rompit,
Brûlantes tes lèvres y burent,
Et tu rassemblas les débris
Jusqu'à en avoir les mains pleines.
Quelle merveille as-tu tenté ?
Tu traçais au ventre des plaines
Un myope sillon de clarté.
Ion Barbu (1895-1961)