Il lui saisit, tendre, les seins
Lourds, pleins et chauds, viola sa bouche
D’un baiser – près d’eux des essaims
D’arbres tendaient la main aux mouches
Dans le soir clair comme un divan
Capitonné d’or et de vent…
Ils se connurent aussitôt
Au goût de leur chair, et sentirent
Des pieds aux plis occipitaux
Le corps qui s’étonne et s’étire,
Hanté par le soleil couvant
Un incendie d’or et de vent…
Aux cris des oiseaux elle lui
Toucha le cœur de sa main souple ;
Seuls, ils laissaient venir la nuit,
Au milieu d’innombrables couples,
Et l’amour se levait devant
Un grand rideau d’or et de vent…
Nina Cassian (1924-2014)