Loin je suis allé pour suivre la science.
Le pays sensuel je l’avais quitté,
Et s’ouvraient à moi des prairies immenses…
Laissant l’homme en proie à l’humanité,
J’entrevis partout la vie, les aurores,
La lumière même où l’esprit n’atteint,
Mais à quoi bon ? L’homme triomphe encore,
Et tout comme lui j’ai le cœur trop plein.
Vains sentiers frayés parmi les planètes,
Ailes m’emportant en vain vers l’azur,
Incompréhension mutuelle et complète…
Le monde demeure un mystère obscur.
Alexandru Macedonski (1854-1920)