Les hommes de Cotnari aiment le vin sucré,
L’air caressant du soir après la canicule
Et la cuisse en velours des filles qu’on bascule
Dans l’herbe, une main dans leur corsage échancré.
Les femmes de Cotnari ont le téton nacré
Et l’œil scintillant d’or comme les renoncules ;
Toute peine de cœur leur semble ridicule
Tant l’amour leur est joie, ivresse, acte sacré.
Ce pays de soleil les incline à s’étendre
Pour goûter les plaisirs du boire et du coït ;
Jamais la volupté n’y fut en déficit
Et l’on n’y fit assaut sinon de gestes tendres ;
C’est le pays d’Eden vers où nous devons tendre,
Le paradis premier d’Adam et de Lilith.