Nous guérissons, tout doucement, comme un sapin.
Seuls au milieu des bois, nous pansons nos blessures.
Rien n’arrête le sang. Par mille autres chemins
Montent l’ambre odorant et la résine obscure.
Elle est de soie. C’est un nid, un drôle de truc
Plein d’abeilles et plein de vie : la cicatrice.
Toutes les voies, partout, charrient de nouveaux sucs
Qui, peu à peu, se transfigurent en matrice.
Maria Banuș (1914-1999)