Sur le bleu du poêle en faïence
L’hiver soudain faisait silence
Et même la nuit s’endormait
Car je t’aimais et tu m’aimais
Nous étions vêtus d’indécence
Au creux de tes vallées immenses
Le jour ne se leva jamais
Car tu m’aimais et je t’aimais
Tu avais les lèvres garance
Nous étions proches de l’enfance
Mes caresses tes désarmaient
Car je t’aimais et tu m’aimais
Au soleil de notre innocence
C’était comme une renaissance
Un feu de joie qui s’allumait
Car tu m’aimais et je t’aimais
Les mots n’avaient plus d’importance
Des bêtises des évidences
Bien inutiles désormais
Car je t’aimais et tu m’aimais
Nous savions ce que l’autre pense
Nos bouches salivaient d’avance
Et se grisaient de chaque mets
Car tu m’aimais et je t’aimais
Nous dérivions vers la jouissance
C’était le fruit la récompense
De nos corps qui s’amalgamaient
Car je t’aimais et tu m’aimais
Ton ventre au plus fort de la danse
Fut traversé d’un coup de lance
Déjà la plaie se refermait
Car tu m’aimais et je t’aimais
Sur le bleu du poêle en faïence
Régnait une chaleur intense
En plein hiver un moi de mai
Car je t’aimais et tu m’aimais