C’est un violon futur qui pleure à l’intérieur
Combien d’arbres fauchés priant en cathédrale
Et lointaines lorgnant vers le lac les étoiles
Où l’on voit le limon se troubler de frayeur
Mais au tranchant des jours une dent s’intercale
Comme au commencement une autre fois ailleurs
Dilapide ton sang et chois oiseau railleur
Pour rallier sous l’humus tes forêts ancestrales
Ô voudront rejaillir sous le pas des géants
les flûtes les vieux os et des eaux faites rives
Tomberont les verrous dans le matin béant
Car ces luths à venir tu verras ils arrivent
A faire entrer de l’âme au milieu du néant
Là dans l’écaille : entends cette rumeur chétive
Ilarie Voronca (1903-1946)