Je veux grandir entre vos mains
Ainsi que fait le petit pain
Dont ce matin, sans nulle hâte
Vous sûtes travailler la pâte
Dans l’arôme chaud du levain
Je veux grandir entre vos mains
Rassembler mes courants vitaux
Au creux de l’opiniâtre étau
De vos cinq doigts sages de vierge
Si prompts à caresser les cierges
Sous vos frôlements digitaux
Rassembler mes courants vitaux
Face à l’injure des saisons
La caresse est contrepoison
A suivre des yeux votre pouce
J’entends le temps cesser sa course
Haletante, et nous nous taisons
Face à l’injure des saisons
Dans votre paume enfin jaillir !
Crever, l’espace d’un soupir
Surprendre la lueur narquoise
Qui allume vos yeux d’ardoise
Entre vos mains me recueillir
Dans votre paume enfin jaillir !
Puis contre vous me reposer
Après un ultime baiser
Replier tous mes épidermes
N’être plus dur, n’être plus ferme
Tel un chaton apprivoisé
Tout contre vous me reposer