Je t’ai rêvée, ô vierge sage,
Parmi les ors de ton balcon,
Chantant sous le ciel sans nuage
Une douce et lente chanson.
Ta chanson ne voulait rien dire,
Mais jetait de divins éclairs
Que renvoyaient ton regard clair
Et les grands vases de porphyre.
Pour cette perle de renom
Promise à quelque noble tête,
Je ne suis qu'un pauvre poète ;
Existè-je seulement ? Non.
Je t’ai rêvée, ô vierge pâle,
Parmi les ors de ton balcon,
Chantant sous le ciel bleu d’opale
Une triste et belle chanson…
Cincinat Pavelescu (1872-1934)