I
Ta bouche s’en revint humide et rouge et haletante
De son sentier femelle à l’âpre goût de liberté
Ivre contre ma joue elle osa tout me raconter
Et la source de miel et la colline aux pieds de menthe
II
Glissant la langue à fleur de seins
Et plus bas un doigt de salive
Je prête une main attentive
Aux mouvements de ton bassin
III
Ton pied pleure une caresse auprès de mon pied
C’est la nuit même les couvertures sommeillent
Et l’haleine s’étire il cherche alors inquiet
Le berceau de mon sexe et tendre le réveille
IV
Danube inouï sultane vahiné
Danube ombreux l’arbre de tes cheveux
Danube ardent ton ventre laminé
Où perle encor la trace de nos jeux
V
Oh reste encore un peu fourrée entre mes pattes
Suave miaulante à vif et le poil tout mouillé
Fabuleux animal je veux encor fouiller
Les ourlets de ta chair absconse et délicate
VI
J’ai coulé comme une chandelle
Lorsqu’elle a retiré sa main
Savoir si c’était méchant d’elle
Cela demande un examen
VII
Ta langue a laissé choir en ma bouche un poème
Crachat de forgeron écume de désir
Qui se faufile en moi et saura rejaillir
En fête en chant du jouir au faîte de nous-mêmes
VIII
Entre chez moi dit-elle et pâle se rendit
Avec un éclair noir luisant dans la prunelle
A mes extrémités superbes de bandit
Qui prit tout sans remords ce qu’elle avait en elle
IX
Ce que savent mes doigts le diront-ils enfin
Qui virent s’écarter un à un tes pétales
Coururent se vautrer dans tes eaux pariétales
Et que voilà fringants tout couverts de parfums
X
L’un à l’autre unis par une cheville
L’amante berçant le temps arrêté
L’amant basculant dans l’éternité
Se souriaient du fond de leurs pupilles