J’ai mis à se faner, dans la nuit de ce livre
Dont je sais sur le bout des doigts le moindre mot,
Une main de glaïeuls déjà montés en graines, –
Pour que parfois je me souvienne
De ceux qui sont partis loin de notre hameau,
De ceux qui ont cessé de vivre.
Or, un soir, cherchant le sommeil,
Je l’ouvre n’importe où, toute à ma rêverie,
Et des pages me tombe un fleuron sans pareil :
Nous sommes toujours plus rares sous le soleil,
Et toujours plus nombreux sous l’herbe des prairies…
« Sub iarba câmpului »
Otilia Cazimir (1894-1967)