Ce corps où tu rôdes, souffrance,
Je m’en déferais volontiers
Pour renaître dans le silence
D’un sentier d’herbe forestier.
Pour quel motif, par quel mystère
Dieu fit-il ce vase de sang
Si laid, lourd et rudimentaire,
Quand l’esprit, lui, incandescent,
Plus léger qu’un bouton de rose,
Tournoie avec les papillons
Plus haut que la terre morose
Des sépulcres et des sillons ?
Seigneur, sans doute est-ce blasphème,
Mais nos pénibles oripeaux
Me soufflent que le jour sixième
Tu avais besoin de repos…
« Strofele poetului bolnav »
Magda Isanos (1916-1944)