Ma jeunesse s’est envolée
Telle une oiselette affolée ;
Elle ôta le rouge incarnat
De ma joue et la profana.
Où sont mes étés de lumière,
De pluie et de roses trémières ?
Que fais-je, seule, survivant
A ces bonheurs d’auparavant ?
Les fleurs, oh ! même les plus belles
Ne me font plus courir vers elles ;
Les fruits dont je me régalais
Ne m’enchantent plus le palais.
Oui, ma jeunesse malhonnête
S’est enfuie, et nulle comète
Ne tombe sur terre en sifflant,
Comme aux nuits où j’étais enfant.
« Nu știu cum s-a făcut »
Magda Isanos (1916-1944)