poesie

Cathédrales d’argent aux coupoles brillant de gel, Loin dessus les vivants et le crépuscule anthracite Les chimères en chasse accourent à travers le ciel. Et nous, pris de sommeil, brisés d’efforts qui nous agitent, Nous, vaincus, frissonnant, au fond...

J’attends des nouvelles des fées, Mais le vent même, ici, s’est tu, Les braises se sont étouffées Sous l’hiver et ses crocs pointus. Grand-père savait des histoires Sur toutes les bêtes des champs, Et je faisais semblant de croire Que le monde n’est pas...

Ce corps où tu rôdes, souffrance, Je m’en déferais volontiers Pour renaître dans le silence D’un sentier d’herbe forestier. Pour quel motif, par quel mystère Dieu fit-il ce vase de sang Si laid, lourd et rudimentaire, Quand l’esprit, lui, incandescent,...

Ma jeunesse s’est envolée Telle une oiselette affolée ; Elle ôta le rouge incarnat De ma joue et la profana. Où sont mes étés de lumière, De pluie et de roses trémières ? Que fais-je, seule, survivant A ces bonheurs d’auparavant ? Les fleurs, oh ! même...

Baise mes yeux lourds de sanglots Seule ta bouche est en mesure De me verser l’amour à flots Qui refermera mes blessures Baise mes lèvres ce museau Fermé à la moue assassine Il te sourira à nouveau Amoureux comme à l’origine Baise le brasier de mon front...

Dans cette maison s’étirèrent mes jours, Doux et nonchalants, tels des poufs de velours, Et sages ainsi qu’en ce temps-là les filles. Sous son lumignon tout simple qui vacille, La Vierge frissonne et se met à trembler. O combien souvent tu lui as ressemblé,...

Loin, loin d’ici – qui sait en quelle humide ville ? –, Un jour, fatalement, tu penseras à moi, Absente, en regardant les brumes qui défilent Dans le ciel saturnien de quelque humide ville, O inconnue au front pâle comme un matin, Avec tes yeux recrus...

En partant tu as laissé un grand vide autour de moi, Un Sahara sans soleil, un calme qui m’horrifie… Combien dérisoires sont nos belles philosophies Quand l’aube même a perdu le rose au bout de ses doigts ! Tu fus ma seule richesse et le champ de mes...

Perds cette manie de fourrager parmi la cendre, Petite, on se brûle en touchant ces feux mal éteints, Mais baigne tes yeux aux miroitements du matin ; Quant aux jours passés, ne cherche pas à les reprendre. La terre est cruelle et nous malmène sans bonté...

Pas de coup de semonce, rien, mais il arrive que je sente, Impérieux, s’emparer de moi ce désir fou de mutisme – oh ! C’est une complainte indicible, antienne sans rimes, sans mots, Ni lamentation ni prière, et pourtant triste et caressante. Oui, ce chant...