poesie

A présent, je veux savoir ; réponds, jardin éphémère,Où la mort s’en vient rôder de son petit pas trottant,Telle une femme, un aria, parfois telle une chimère –Pourquoi donc, masque glacial, est-ce moi que tu attends ? Je n’espère point merci venant des...

Œillets rouges, fleurs dentelées, Vos fragrances m’ont ébranlée, Et j’avoue demeurer sans voix, Comme enivrée, lorsque je vois Vos éclaboussures tragiques S’épanouir aux joues des phtisiques, O rubis au bouquet troublant, Que j’aime depuis si longtemps....

Je m’afflige à l’idée qu’en une aube future,Sinon même demain, les arbres du sentierQue tu vois là seront toujours debout, entiers,Vigoureux, quand dessous nous serons pourriture ! Tant de soleil, Seigneur, tant de lumière ardenteBaignera l’univers après...

Tes lèvres sur mes yeux, eux qui ont tant pleuré ;Seul un baiser de toi se verrait en mesureD’éteindre l’âpre feu qui s’en est emparé,Pour les remplir d’amour et de lumière pure. Tes lèvres sur ma bouche où se froissent les dents,Et qui a tout perdu,...

Tu m’offris le parfum doux que ta bouche exhale,Et nos lèvres à vif âprement se froissaient,Cependant que brillait dans ton bel œil de jaisL’urgente tentation des voluptés fatales. Dans le vertige fou des étreintes brutales,Moi je me découvris soudain...

Ma cellule de fer… Parfum de solitude,Où soudain s’élève une voixEn sourdine qui suit le rythme maladroitDe longs et lents accords jetés par habitudeSur les touches d’un piano droit. Tout le monde dort à présent, et je frissonneDans un silence abrupt...

Je veux la solitude infecte des venellesQui retrouvent la nuit leur silence olympien,Quand la brume s’agrippe aux logis plébéiensEt qu’aux lueurs du gaz chaque flaque étincelle. Je veux aussi ce soir où mon sang tremble et gèle,Où tristement mon cœur...

Plus le soir tombait sur les arbres silencieux,Et plus fort scintillaient, brûlants comme des poêles,Nos cœurs de vagabonds cherchant l’éclat précieuxD’une pierre philosophale. Tout devait se changer en or, sans exception :Tes mots, tes regards, et l’air...

Celle en moi qui se jette à tes genoux, soumise,Est condamnable devant moi ;Celle, farouche, en moi que tu n’as pas conquise,Je la rejette loin de moi. Comment apprivoiser cette femme intraitable,Dont tant d’usages lient les mains ?De fleurs, de chuchotis,...

Ils fuient dans le dédale obscur de la cité,Au beffroi la minuit bat son pouls sur les nerfs ;Voici l’heure où la pensée devient un mets amer –Silence… voici l’heure de la lâcheté… Tu es seule, perdue, et tout est vacuité,O, mon âme, au milieu de ce monde...