Ileana, la longue fille aux seins de cuir,Me mord la peau avec une rage méchanteDès qu’elle en sent l’odeur salée, me fait subirL’âpre désir, soudain, furieux, qui la tourmente. Ileana, qui ne connaît pas le remords,Aime la vie malgré ses postures cruelles,Et...
Oh ! si tu m’appelais, une volée d’oiseauxJailliraient de leur cage en brisant les barreaux ;Des germes lèveraient par les moindres ornièresFaisant pousser des fleurs jusque dans l’atmosphère ;On entendrait tinter le carillon des eauxEmues par une brusque...
Le beau tableau qu’on a làTout en haut de notre cime,C’est l’heure où passent en basFemmes aux hanches sublimes. Approche-toi, frère humain,Viens au dessus de l’abîme,Aperçois sur le cheminFemmes aux cheveux sublimes. Penchons-nous sur le rebordPour voir,...
Moi Monsieur Danaé j’attends que coule l’orA travers le collant le long de ma déesseSous l’averse je sens l’âpre sel qui me mordEt je jouis comme quand une main me caresse Moi Monsieur Danaé au membre en érectionJe veux me baigner nu à ta source de vieColler...
La femme de l’empaleurVlad Țepeș roi des ValaquesLe roue de coups et de claquesQuand lui viennent ses chaleurs Vlad Țepeș roi des ValaquesSentant poindre le malheurSe fait tendre et cajoleurPour calmer cette maniaque La femme de l’empaleurMalgré tout...
Sans ta beauté le monde entier n’est plus que cendres Sans tes lèvres je ne vois rien que les crocs noirsDe la mort qui tourne vers moi son front livide Sans tes yeux clairs toute lumière disparaîtToute voix meurt avant que de se faire entendreC’en est...
Un petit moine de GoliaAima d’une tendresse infâmeUn soir à la brune une femmeSous un bouquet de magnolias Le père hégoumène à GoliaEut vent de l’effroyable crimeIl mit le coupable au régimeEt le punit et l’humilia Quant à la belle NataliaIl voulut en...
Il neige dans la cour de l’abattoirLe sang bout et fume et partout s’étaleNeige rouge sur la chair animaleEt bleuissant sur le fil du rasoir La blancheur s’embrase de sang cailléOù de noirs corbeaux se posent et boiventJe rentre ombre solitaire au villageLa...
Celui qui s’est perdu tout seul dans les Carpates,Peut-être connut-il celle au manteau de loup,La rude créature aux sentiments jaloux,La belle sauvageonne allant à quatre pattes. Sa caresse est brutale ainsi qu’un coup de griffes,Et sa tanière a tout...
Les hommes de Cotnari aiment le vin sucré,L’air caressant du soir après la caniculeEt la cuisse en velours des filles qu’on basculeDans l’herbe, une main dans leur corsage échancré. Les femmes de Cotnari ont le téton nacréEt l’œil scintillant d’or comme...
Au jour emprisonné du fond de nos pupilles,L’iris du souvenir s’ouvre encore une foisEt l’eau retrouve l’eau perdue : on n’aperçoitPlus qu’un même miroir qui tout à coup scintille. Pour toujours dos à dos, noués, amis parfois –Qui suis-je sinon toi ?...
La fourche de ces eaux me compte les secondesCar je n’ai qu’une nuit pour vous dès le matinJe suivrai l’échassier vers ses étés lointainsIci au camp les voix sonnent grêles et rondes Dans mes bras reposés mes pâles intestinsMon œil rempli le jour de vols...
Remparts, illustres murs, ô mers transfigurées !Et vous, jours meurtris sur les pierres d’avant-nuit,Vos ciels pesants d’argile et de sable recuitTendus vers des perspectives immaculées. O ! Champs heureux, la route a déchiré depuisTes portes, ma cité....
Prends mon cœur en ta main ainsi qu’un front brûlant,Et la ventrée de mots échappés de ma boucheGiclera jusqu’à toi, telle la mer faroucheVers l’ombre de la lune – ah ! le suprême élan Des retrouvailles ! Le ronron lointain des mouchesOu le filandre errant...
Ton nom est là, sur ma lèvre, toujours vivant,Poisson d’argent têtu qui va vers les cascadesEt jaillit hors de l’eau, et de l’oubli s’évade…Le mutilé croit bouger le bras comme avant. Des yeux restés tendus tels des biches fuyardes,De l’oiseau empêtré...
Je me prélasse au bord de tes lèvres de soieToi tu frémis un peu, voudrais te ressaisirMais tes regards se noient Je me prélasse au bord de tes lèvres de soieSoudain je plonge au vif en quête de plaisirEt de turpide joie Je me prélasse au bord de tes...
Ni la brume, ni le chant, ni la planteQui matin s’étire et se met debout,Ni les océans à l’ample bagout,Ni le ciel rompant aux ronces sa mante, Ni cette marmite où le printemps boutSemant sous mes pas des feuilles de menthe,Ni mon sac même qu’un lièvre...
Ton connin m’est archiconnuJ’aime ses plis et ses méandresJ’aime le pétrir, le pourfendreEn brouter le bouton charnu Si le contact est maintenuTon connin va bientôt répandreUn jus au parfum de coriandrePoissant ton bocage chenu Je savoure ce contenuJusqu’à...
C’est un violon futur qui pleure à l’intérieurCombien d’arbres fauchés priant en cathédraleEt lointaines lorgnant vers le lac les étoilesOù l’on voit le limon se troubler de frayeur Mais au tranchant des jours une dent s’intercaleComme au commencement...
Du fond de mon bateau je peux apercevoirCes murs où mes lambeaux de passé se cramponnentEt me font signe. Hivers, printemps, étés, automnes…Le diadème de pierre étend loin son pouvoir. Sur la place, là-bas, une noce résonne.Je ne franchirai pas la porte...
Tu as beau faire ô tes yeux mouillentPour te soustraire il est trop tardC’est le moment du grand écartDans la gueule de la gargouilleTu as beau faire ô tes yeux mouillent Vois-tu déjà tu t’agenouillesTerminés les jeux innocentsL’amour aime le goût du...
Quand des lits qui ont vu nos furtives étreintesSourd cette ombre inlassable à vouloir m’éprouver,Mon sang blêmit, le sang aigre des réprouvés,Et je crois presqu’entendre un chien pousser sa plainte. Sans doute ai-je changé ? Mon œil en demi-teintePeine...
Prenez, buvez, mangez-en toutesCeci, mesdames, c’est mon corpsNé d’une femme sous la voûteDu ciel, entre la myrrhe et l’or Belles apôtres, ô filoutesJe vous tends la chair et le vinSoyez à tout jamais absoutesCompris le service divin Mes Eves, mes tendres...
Plus invisible le visage oublié au fond d’un miroirComme, tendu dessous l’étang, le drap d’une aurore puissanteOu comme ton image en moi avec ses écailles glissantesDétacher du verbe un pollen pour ne jamais s’en émouvoir Le dos s’en retournant aux flûtes,...
Oiseau poète, ou frêle flûte, à moins que tu ne sois fontaine,Tout ce que promet le soleil, tu l’as reçu depuis longtemps,Toi que la ville a rejeté mais cherche par-delà les plaines.Je le vois bien, tu es aurore… et crépuscule : je l’entends ! De quelle...