Il neige dans la cour de l’abattoir
Le sang bout et fume et partout s’étale
Neige rouge sur la chair animale
Et bleuissant sur le fil du rasoir
La blancheur s’embrase de sang caillé
Où de noirs corbeaux se posent et boivent
Je rentre ombre solitaire au village
La nuit vient on ferme les poulaillers
Dans le ciel obscur il neige toujours
Ta fenêtre brille d’une chandelle
Et mes yeux de loup peut-être étincellent
Car à ta porte j’ai froid mon amour
George Bacovia (1881-1957)