Le corps assoiffé de sommeil
Au crépuscule je chevauche
Une lune pâle à main gauche
A main droite un pâle soleil
Brave monture un peu bancroche
Ton œil est tenu en éveil
Par la mer en simple appareil
Brossant sa crinière de roche
Sur ce grand clavier de bazar
Dans l’ombre un sabot s’aventure
Et frappe une note au hasard
Suscitant l’émoi miniature
D’un pauvre et farouche lézard
Dont grince amère la denture
Ilarie Voronca (1903-1946)